Quand les choses prennent un tour sérieux...

J'ai reçu un message ce matin.

De : Yomiyu
A : Jen
La situation est floue. Il faut qu'on parle.

De : Jen
A : Yomiyu
... Comment t'as eu mon numéro ?!?
Ouais, même si j'en ai envie comme de me mettre à l'eau, il faut qu'on parle.

De : Yomiyu
A : Jen
RDV à 18h30 au parc

De : Jen
A : Yomiyu
Mmmh... Ok

Wao. Je crois que c'est la première conversation courtoise que j'ai avec elle.
Je commence à en avoir vraiment ras le bol de tout ça... Vous savez quoi ? Quoi qu'il se décidera à cette putain de réunion, je cesserai d'être chef.

•

Les nuages grisonnants s'assombrissaient au dessus de ma tête tandis que le vent se levait. Les derniers passant de cette fin d'après midi passait rapidement leur chemin en jetant au ciel des regards inquiets. Ce temps lourd n'arrangeait en rien ma nervosité. Je marchais d'un pas rapide en accord avec mon stress intérieur. Comme je le craignais, j'arrivai au vieux portail en fer forgé du parc en avance sur l'heure prévue. Je suivis le chemin terreux jusqu'au kiosque. Je m'adossais contre une des colonnes et cherchais mon paquet de cigarettes dans la poche de mon manteau. Ouais. Je fume. Et ça peux vous faire quoi, hein ? C'est rare de toutes manières. Seulement quand je suis dans un état de nervosité tel que celui-ci. Je tirai une bouffée pour calmer mes nerfs à vif.
Je crois que ces derniers mois j'ai pas mal changé. Peut-être ai-je grandi... Aucune idée. J'ai un peu perdu Tanako de vu. Je suis plus si sûre des sentiments que j'ai pour lui... Le vent commençais à souffler plutôt fort, faisant voleter mes cheveux dans tout les sens. Mes cheveux tiens. Je crois que je vais finir par les laisser au naturel. Oui, vous avez bien entendu : Jen Tashoku va cesser de se teindre les cheveux de toutes les couleurs ! D'ailleurs ils ont poussé mais ils sont toujours aussi rebelles et en bataille... J'ai aussi changer physiquement en fait. Mes cheveux donc, mais je crois que ma silhouette est plus féminine qu'avant... Ou alors est-ce les vêtements que je portent... ? C'est vrai que j'ai laissé tomber les couleurs ultra flashy, et les baggys mais je suis pas en jupe non plus hein ! Ah ça non, le jour où vous me verrez en robe, les cochons auront des ailes !
Je sortai mon portable pour regarder l'heure. 18h26. Elles n'allaient sûrement pas tarder. Je replaçai mon téléphone dans la poche de mon jean slim puis jetais un coup d'oeil au ciel. Les nuages commençaient à virer carrément au noir et les bourrasques de vent secouaient les branches des arbres avec force en faisant tourbilloner les feuilles. Je boutonnai mon manteau et remontai son col.

-NnnnNNNNnnnnnNNNNnnn … Nyeu … NNNNnnnnn
-DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING
-OUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Et … SPLAAAAAAAAAAAASH, un sot d'eau sur la tête. Deuxième :

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
-GO, HEN-HEN, GO, GO GO GO GO GO GO GO GO GO GO GO GO GO GO GO GO YEAAAAAAAAAAAAAAAH ! RÈPÈTE !! YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
-aaaa ~
-Nan : YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
-Yéé …
-YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH JE T'ENTENDS PAS !! PARLE PLUS FORT, HEN-CHANNN !
-yé …
-YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH MAIS TU VA ME LÂCHER OUI !

Oreiller en vue. Parfait. Je le pris et le jetait sur lui, puis ensuite lui jetait mes peluche une par une ou deux par deux ou une par deux ou … Enfin bref. Et prenant mon réveil pour une peluche, je lui jetait sur la tête avant qu'il ne referme la porte. J'étais trempée jusqu'au os et le saut roulait encore sur le parquet. Il m'a renversé un sot d'eau glacée sur la tête, là … Il va pas bien. Je courus vers ma porte et la ferma à clé avant qu'il ne revienne. Et comme si j'avais échappé à une bombe atomique, je poussai un soupir de soulagement. Et finalement, je rouvris, regardais si mon père n'était pas là, et alla à toute allure dans la salle de bain, avant qu'il ne me tombe dessus. Au passage, j'avais pris mon réveil qui lui avait tabassé très sûrement le crâne. OUIIIIIN j'ai tapé papa … Avec un réveil. Ça doit faire trop mal. Pleurs. Oui, je pleurs. Puis j'arrête. Je pris ma douche, me séchais et m'habillais … en sorcière, comme à l'habitude. Je pris le réveil et le consulta. Non, ce n'est pas possible … Non, il à dû dérailler, c'est pas possible … 5h du matin.

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Je sortis de ma chambre et couru un peu partout, cherchant mon père. Salon ? Non. Cuisine ? Non. Salle de Bain ? ben non, j'y reviens. Sa chambre ? Non. Le bureau ? Non. Chambre inhabitée ? Non. Finalement, il était en fait dans le jardin … m'attendant. Bizarre. Qu'est-ce qu'il me voudrait ? Il veut parler ? Oh je sais, je sais ! Il va m'offrir une nouvelle peluche, kyaaaaaaa! Non, je ne dois pas rêver. Oh je sais ! Il va m'offrir un cosplay ! Nyaaaaa ! Non, j'ai dis de ne pas rêver ...

-Papa, tu m'as réveillée tôt.
-Nya tu dis même pas bonjour à ton papounet d'amour ~
-...

Je lui sautai dans les bras et criait « BONJOUR PAPOUNET !! » en lui faisant un gros câlin. Il me reposa à terre et on se souriait et riait. Je repris tout à coup un air sérieux. Ce qui le surpris. Quoi ? C'est pas comme si j'étais jamais sérieuse, voyons !!! Ou peut-être trop soudain, pour lui. Huhuhuhu.

-Tu m'a réveillée ultra tôt.
-Tu ne t'en rappelle pas, Hen-chan ? Il y a Kanoka qui revient Chine, aujourd'hui.

*-*-*-*-*-*

13h30. Ca va faire deux heures que Konoka est arrivée. Et un moment avant qu'elle n'arrive, j'ai eu un coup de fil … Et maintenant je suis en plein dilemme. C'était Yomiyu qui m'avais appelée. Et … Euh … Ça avait été bref. Un rendez-vous au parc. Je ne savais pas que Yomiyu était amoureuse de moi ! Elle à pris son courage à deux mains, je l'admire ! … … … … … … Ben quoi ? Franchement, je préfère Yomiyu à Konoka. Mais pas … Nan, rien. J'ai encore le temps, je sais … Mais si j'y vais, je peux déjà être sûre que Konoka me suivra. Elle ne me lâche pas et ne me lâchera pas d'une semelle. Elle veut profiter de tout instant pour pouvoir se fiche de moi. Grr. En attendant, là, on mangeait. Dehors, par terre. Et à peine Konoka avait été servie qu'elle avait terminé. Et depuis ce moment, on se fait un concours de celle qui mange le plus vite. Je crois qu'on ne s'entendra jamais. On fait tout pour rivaliser. Vraiment tout. Jusqu'à la chose la plus idiote.

-FINIIII !

Qui l'avait dit ? Nous d'eux. On avait terminé en même temps. Je la regardai dans les yeux. On eu pas à prendre la peine de le dire qu'on s'imposa un nouveau défi : celle qui ramènera le plus vite les plats sale dans l'évier aura gagné. Je courrai à toute allure, épaule contre épaule avec Konoka. En même temps, on se poussa. Du coup, elle se cogna contre le mur, tout comme moi. Je me relevai aussitôt, ignorant le choc que j'ai eu à la tête et aux fesses en atterrissant.

-GAGNÉ !

-Comment tu fais ?

Je sortis de ma rêverie pour essayer de trouver un stratagème. Konoka m'avait parlé, comme ça, aucun défi, aucune moquerie. Quel exploit. Je rigole pas, c'est un miracle. Je la regardais. Elle est jolie, elle à l'air de plus en plus adulte, elle. Elle à les cheveux noirs. Et la peau bronzée... Je sais pas où elle est allée pour être si bronzée, mais alors ... ! Quoique, je me demande si elle n'a pas toujours été comme ça, en fait. Et elle à de supers yeux bleus. Elle à son charme ...

-De ?
-Ben … Pour avoir l'air autant gamine. Dans deux mois t'auras quand même 18 ans …

Euh … Elle se fiche de moi ou pas ? J'arrive pas à savoir …

-Ben j'sais pas, mouah …
-Ben t'as bien une idée ! Franchement, comment tu fais pour avoir l'air d'une gamine aux alentours de 10ans ?!

« Oh bah tu vois j'ai un super pouvoir avec lequel je peux me rajeunir, c'est mignon et génial, hein ? ». Non, ça le fait pas. 18H20. Grr.

-Je … J'utilise des trucs de beauté.
-Ah bon ? … Ouais mais quand même... N'empêche que t'as vraiment l'air gamine. C'est quoi exactement tes « trucs de beauté » ?

Elle saoule … je peux pas lui dire, quoi …

-Benn … C'est un secret.
-... Je suis ta cousine quand même …
-Famille ou pas, je le dirai pas.
-Barf, t'façon t'es moche.

Mais où est le rapport ? … Pis je suis pas moche, naméwo, je suis toute mimi, nyeu ! Pffffff elle à éro goût ! ... 18h22.

-Hé mais t'arrête de regarder toujours l'heure ?! Je te cause, quoi ! T'as un train à prendre ?
-Euuuh … Et si on se promenait ? Par exemple … Si on allais au ciném...
-Nan. Au bowling. Et là, tu verras, je vais gagner, à ce défi-là.
-Ah ouais, tu crois ?
-Ouaip.

Je pris mon manteau aussitôt. Elle va voir, je vais l'avoir. Nan, nan, nan ! Faut que j'aille au parc, faut pas que j'oublie. Oui mais … Je peux pas abandonner à un défi avec elle … Ce serait comme perdre. Et je ne perdrai jamais face à cette abrutie. Non, jamais ! Déjà que j'ai du mal à avaler le fait qu'on est toujours ex æquo. Grrrrr. Dilemme, dilemme. Un rendez-vous important ou mon honneur ? Hum …

*-*-*-*-*-*

-Hey, Jen, t'as vu Yomichounette ?

Et peu après, je me mis à tousser. Elle fumais. Ca m'a assez surprise, au départ, mais comme Konoka fume aussi, je suis habituée. En plus j'ai eu le temps de reprendre l'habitude, lorsqu'elle est venue ce matin. Elle avait l'air … Chais pas … Borf …

7h 30 : DRRRRRRRRRIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNGGGGGGG !!!!!!!!!!!!

Yomiyu appuya sur le bouton "arrêt" de son réveil. Encore une journée qui commence. Mais cette fois-ci elle allait être interressante . La jeune fille se frotta délicatement les yeux, s'étira, baillâ, et ... prit le bouquin posé sur sa table de nuit, et commença à lire. Ensuite, elle s'habilla (toujours en lisant bien que ce ne soit pas facile). Pour aujourd'hui, ce serait une robe, comme d'habitude, et une veste de lin ample, qui, une fois fermée recouvrait entièrement sa robe. Pour l'instant elle était ouverte, car ce n'était pas facile de la boutonner d'une main seulement, l'autre tenant le livre. Celui-ci était d'ailleurs passionant. Enfin, aurait du être passionant. En fait, Yomiyu se rendait maintenant compte qu'elle n'avait pas envie de lire ce bouquin. Etrange, cela faisait des semaines qu'elle écumait les librairies pour le trouver. Alors pourquoi ne lui plaisait-il pas ?
* Je dois devenir malade, c'est pour ça. *

Elle posa donc son livre, et regarda autour d'elle. Yomiyu était bien sûr chez elle, et bizarrement ce qu'elle voyait ne lui plaisait pas. Du bazar, voila ce qu'elle voyait. La jeune fille soupira, et se regarda dans son miroir. Elle avait oublié de se coiffer. Ses cherveux étaient en bataille. Yomiyu se fit rapidement une grande natte, et se contempla d'un oeil critique. Petite, mince, impéccable, et ... désespérement fade.
Elle haussa encore une fois les épaules, et prit une douche rapide.

10 h00 : Yomiyu envoya un texto à Jen, à Henni et aux autres pour leur donner rendez-vous au parc. Elle voulait parler. Des Clans et de leur raison d'être. Qui n'éxistait plus d'ailleurs.

11h 00 : La jeune fille est assise sur son canapé, les yeux dans le vague. Elle aimerait tant que quelque chose de particulier lui arrive, pour une fois. Qu'une fille qui a des pouvoirs surnaturels et fait partie de Clans extraordinaires se dise ça peut paraître bizarre, et pourtant c'était ce que Yomiyu pensait. La jeune fille se sentait seule, désespérement seule. Tanako passait le plus claire de son temps avec ses amis, qu'il s'était fait récement, et jamais avec elle. Et en dehors de lui, elle n'avait personne. Jusque là ses livres lui avaient toujours suffits mais plus maintenant. Elle voulait faire une rencontre innatendue, qui la sortirait de sa solitude. Le genre de rencontre qu'on imagine des dizaines de fois mais qui ne se produit jamais. Nouveau soupir.

12h 00 : Repas, pâte au beurre, pas mauvaises mais pas extraordinaires. Contemplation des chaises vides qui peuplent son appartement.

12h 30 : Yomiyu s'endort après le repas, ou plutôt s'éfondre sur le canapé à côté d'elle. Constatation : il faut qu'elle arrête de se lever si tôt le samedi. Rêve étrange : elle erre dans une forêt, seule, comme toujours. Puis elle entend des pleurs, s'approche, et découve quelqu'un en train de sangloter. C'est un garçon . Yomiyu se rapproche, lui éffleure l'épaule. Il rélève la tête, découvrant ses yeux rouges, et ses crocs. Puis il se jette sur elle les babines retroussées.

14h 00 : Yomiyu se réveille le visage en sueur. Pour oublier son rêve, elle entreprend de ranger son appartement.

18 h00 : L'appartement est rangé. Une bonne chose de faite. Maintenant, la deuxième partie du programme : acheter un chat. Yomiyu enfile donc ses grandes bottes à talons, et se rend dans une animalerie. Pour ne pas trouver ce qu'elle cherche. Elle avait imaginé adopter un beau chat blanc, avec des yeux bleus de préférence, et se retrouve devant une bande de chats de gouttière. Soupir. Elle rentre donc chez elle. Tous les étages qu'elle doit gravir pour arriver à son appartement lui paraissent plus nombreux que d'habitude. Finalement elle arrive devant chez elle, et voit une chat tigré, sale et balafré roulé en boule sur le paillasson.

- C'est toi qu'il me faut ... Murmure Yomiyu avant de prendre le chat dans ses bras et de le faire rentrer chez elle.

- Tu t'appeleras Moushi.

La jeune fille lui fit un de ses beaux sourire, et l'installa sur le canapé. Yomiyu resta longtemps à caresser le minet, qui ronronnait de plus en plus fort. Encore une fois elle s'endormit, pour un sommeil sans rêve cette fois.

18h 40 : Yomiyu se réveilla en sursaut, et regarda sa montre, prise d'une terrible peur, qui se confirma : elle était en retard. Elle enfila une nouvelle fois ses bottes, boutonna sa veste, mit un foulard bleu pastel, et sortit dehors à toute vitesse, les cheveux en bataille. Yomiyu n'avait pas eu le temps de se coiffer, ce qu'elle regretta amèrement. Elle refit quand même sa natte, mais ne put empêcher quelques mèches de s'échapper. Tout ça en courant à toute vitesse.
Elle arriva finalement au parc avec 10 minutes de retard, chose inacceptable quand on s'appelle Yomiyu Mayashita et qu'on met un point d'honneur à arriver toujours pile à l'heure.
Jen était déjà là, ainsi que Henni. Yomiyu s'approcha d'elles, et commença :

Bonjour, désolé pour le retard, elle remit une mèche qui s'était échappée de sa natte à sa place, et continua, c'est à dire rentra dans le vif du sujet : Donc, si je vous ai donné rendez-vous c'est parce que j'aimerais savoir si vous trouvez encore que faire des Clans est utile. Après tout Suzuyu et Hayame sont mortes depuis longtemps. Pourquoi continuer à se faire la guerre pour elles ? Bien sûr, je ne suis pas en train d'insinuer que nous devrions faire "ami-ami" (regard noir à Jen), mais au moins arrêter de s'entretuer.( Petit sourire mi inocent, mi charmeur, pour appuyer ses propos)

» quand on a pas le moral et qu'on se balade ...
» Quand des gens se rencontrent, et que ça tourne mal ...
» C'est pas grand chose mais quand même !
» Est-ce vraiment choquant quand deux personnes se bécotent ?
» Quand des gens bizarres se rencontrent (with Henni and Sorei)

Quand les choses prennent un tour sérieux...

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